NB /// Écrit il y a déjà quelques semaines ::
Vendredi soir d’une belle semaine sympa.
Nous prenons le Dauphin, avec nos formateurs Solal et Rugbyman.
Nous allons mouiller, oh, quasiment à la sortie du port, Rugbyman nous briefe et puis Solal nous invite à nous mettre à l’eau.
Nous sommes censés nous diviser en deux groupes pour travailler, mais les choses se feront de façon informelle et sympa.
S’agissant de tous les examens de la fédération délégataire (Hou, je me mets à utiliser des termes techniques, moi, glop glop), les instructions sont les suivantes : on ramène le syncopé en surface (enfin si possible, quoi, et si possible en sécurité, mais t’tes façons si on n’y arrive pas, par ici la sortie), on le tracte en lui laissant son bloc sur le dos et en lui maintenant bien soigneusement son détendeur en bouche et on s’arrête avant le bateau.
Je n’y avais jamais réfléchi. Là, sur question, Rugbyman me fait remarquer que, si le syncopé est en arrêt cardio respiratoire, on a peu de temps pour intervenir, si on veut espérer le tirer d’affaire avant qu’il ne soit légumisé, et pour autant bien sûr que ce soit possible.
Combien de temps on met à nager un 100 mètres, demande-t-il ? Disons une minute et demie ? [Oui, euh, enfin, moi ça serait peut-être bien plus encore…]
Et en capelé, bloc sur le dos ? Deux, trois minutes ? Donc… Donc, en examen, on fait comme il est indiqué… Mais si un réel accident survenait, il nous conseille de tout larguer, de laisser couler le matériel qui pourra toujours être ensuite récupéré, et de tracter le plus vite possible, en utilisant une technique réprouvée en exam (bouh ! Pas bien !) : tenir la victime par la tête, en douceur. (Testé pour vous : ça marche très bien du point de vue du secouriste, c’est tout à fait confortable du point de vue du cobaye)
Ah oui, très bien.
Hein ? Keskiladit, lui ? Nanmého ! On largue TON matos si tu veux mais horsdequestion de couler MES détendeursàploufàmoiquejaime, et MA stab.
Bon, toute blague à part, donc, on s’est entraînés les uns sur les autres, à tracter, à remonter la victime à l’échelle, avec ou sans sécu surface pour nous aider.
Hé ben, moij’vous’l’disconseild’ami, n’ayez pas d’accident quand c’est moi votre binôme.
Il y a une technique quand on arrive avec le syncopé à l’échelle, pour le « coller » contre l’échelle, et le remonter.
J’ai essayé. Sur Coloc, qui est relativement légère, plus que Libellule, qui est bien en chair et bien sûr plus que les gars. Sur Graff, le plus léger des gars, qui a eu la gentillesse de se prêter au jeu et de me donner des conseils. Pas moyen.
En revanche, en tant que cobaye, j’ai eu toute mon utilité. Je fais une excellente syncopée, toute molle sans problème, je bois la tasse sans rien dire et sans avoir le mauvais goût de réellement la boire, et je suis légère. J’ai été la première cobaye, d’ailleurs, et pendant que Kyril essayait de me hisser à l’échelle, tous les autres gars plaisantaient « Mais vas-y ! Mets-lui un bon coup de rein ! Rentres-y dedans ! » et comme il m’arrive d’être bon public, j’avais bien du mal à jouer les syncopée toute molle sans rire.
Après le tractage, le remonter à l’échelle, on a travaillé le remonter avec un aide puis avec un aide et un bout.
Cet après midi, la température était correcte, dans les douze treize — sais pas à combien était l’eau.
L’eau était magnifique — bleu-verte opaque, jade, ou saphir, mais pas aigue-marine, pas transparente, et froide, froide. Au bout d’environ deux heures, tout le monde était un peu congelé, y compris Solal et Rugbyman, alors on est rentrés.