Pour d'obscures raisons, j'ai eu un joli week-end de deux jours et demi complet.
Donc une après midi tranquille « repos cuisine », et deux jours, que j'avais prévus de consacrer pour l'un à la plongée (un plouf et passage dans différents centres pour me présenter et dépôt de mes coordonnées) et l'autre, à faire quelques courses pour Noyel.
Style me trouver de quoi me faire un petit repas festif puisque tant qu'à être seul pour Noyel, autant se faire plaisir tout de même.
Style me chercher des cadeaux de Noyel et puis en trouver aussi pour les quelques personnes que j'aime et à qui je veux en envoyer.
Donc hier matin départ pour Loinlavilledeplouferie dans le veauquiconsomme. ["veauquiconsomme" étant une abréviation de "veauquiconsommecommesisonréservoirétaitpercé", et tout le monde aura compris que je parle de la voiture de mon employeur et je suis bien contente de l'avoir. Je ne m'étendrai donc pas en d'inutiles récriminations au sujet de cette voiture, telle son compteur de vitesse qui ne fonctionne pas, sa boite de vitesse plus que bizarre, à moins que ce ne fut l'embrayage, et son frein de parking non fonctionnel, ce qui fait qu'il convient de TOUJOURS laisser une vitesse enclenchée. Ne parlons pas non plus du voyant "airbag" qui clignotte en permanence, non plus encore que du siège à réglage mécanique coincé en position la plus proche du volant, ce qui fait que j'ai du mal à m'insérer dedans et que je conduis en position très inconfortable, ou même des serrures dans lesquelles souvent la clef tourne à vide.
Fi de tout cela, donc. Cette voiture est merveilleuse puisqu’elle roule.]
Ma matinée m'a laissé un goût désagréable.
Plongée pas terrible. J'ai un mal fou, actuellement, à estimer correctement mon lestage (= le nombre de kilogrammes de plombs que je dois emmener pour annuler le fait que le port d'une combinaison fait automatiquement flotter.)
La faute aux quelques kilo pris, la faute au changement réitéré de club de plongée et donc de blocs, la faute à l'océan dont la salinité n'est pas forcément la même que la Grande Bleue, la faute à l'organisation des plongées qui fait que l'on a rarement la possibilité d'effectuer un test de lestage avant de partir.
Donc j'ai passé toute ma plongée à avoir l'impression d'être lourde, lourde, lourde, LOURDE ! et c'est super désagréable.
Il y avait également une grosse houle, que l'on sentait même à 40 mètres. Ballottés de ci de là qu’on était, des différences de profondeur d’immersion de 5-6 mètres (d’habitude je sais tenir un palier mais là le palier, je l’ai fait entre 10 et 4 mètres, la loose totale, ça m’a fait comprendre pourquoi au centre de formation on nous rabachait « pas de plongée avec paliers quand il y a de la houle », j‘avais jamais compris avant)
J'ai consommé mon bloc d'air comme un chancre et ça m'a agacé tout comme les deux abrutis qui m’ont demandé confirmation comme si pour eux il n’était pas évident que, alors qu’on était à 25 mètres, qu’il me restait 90 bars et qu’on avait du palier, il fallait entamer la remontée. Je n'avais pas eu le temps de briefer suffisamment à mon goût la plongée avec mes deux binômes — quand j'ai essayé de briefer avec l'un, l'autre bavassait et s'en foutait et ça a irrité mon sens des choses bien faites et mon instinct de moniteur.
Bref plongée de merde même si l'on a vu de jolis trucs. D'autant plus également que mon neptuneplouf s'était mis en rade juste avant et que j'ai plongé avec un détendeur club, ce que je déteste. Après, quand j'ai demandé ce que je devais, la nénette m'a dit 39 euro et en remplissant mon chèque, je me suis dit "salope." Le premier club où j'ai plongé ici, je n'avais pas dit que j'étais moniteur et j'ai payé le tarif normal ; le second, le gars a bavardé avec moi avant de partir plonger, ce qui fait que de fil en aiguilles je lui ai tout raconté. J'ai dû ensuite insister pour payer ma plongée, il voulait ne pas me la facturer.
Ensuite, généralement, les gens bavardaient avec moi, ce qui fait que je leur disais... Et je me suis habituée à avoir une réduction liée à mon statut de moniteur, ce que je ne trouve pas forcément anormal. Mais là, la nénette du dernier club... Non seulement aucun réduction, mais elle m'a facturé le prix de son détendeur tout moisi que je ne lui avais même pas demandé (moi quand j'ai vu que le neptune était en rade, je me disposais à ne pas plonger, c'est elle qui a insisté.)
Et après, quand je suis passée me présenter dans les clubs de plongée, j'ai trouvé ça décourageant. Il est difficile de parvenir à passer dans les clubs aux horaires où les gens sont présents, j’ai passé plein d’appels pour avoir des répondeurs... Aussi, il semble qu'il y ait pléthore de moniteurs de plongées là où je suis actuellement. Et l'un des gérants de centre, quelqu'un avec qui j'avais plongé il y a quelques semaines, très gentil, et tout en restant très gentil, m'a fait me sentir nulle, il serait inintéressant et long de raconter comment. Je suis rentrée déshydratée (même si j'avais bu, chaleur sur la voiture plus plongée avant), affamée, crevée et découragée.
Ces 39 euro qui me restaient en travers de la gorge. Le neptuneplouf qu'il faut que je remplace, cette fois ci c'est décidé (400 euro au bas mot pour un bon détendeur, et il est bien difficile, sachant l'usage que j'en ai, de me décider pour autre chose qu'un bon détendeur). Les nouveaux avatars du côté de l'appart de làahautenhaut, nécessitant une nouvelle consultation (donc une nouvelle facture) d'avocat. Les vacances en Thaïlande assorties d'une formation d'instructeur de plongée complémentaire de la mienne que j'avais un temps projeté et qui semblent s'envoler au loin.
Mon sentiment de nullité d’une manière générale.
Tout en conduisant, j’ai décidé que j’allais changer mon fusil d’épaule. Je m’étais alloué un certain budget mensuel, pour janvier et février, surtout pour aller plonger. Ben ces sous, soit je vais les économiser pour mes vacances, soit je vais les utiliser à autre chose, par exemple à acheter un pasneptuneplouf (comprendre, un autre détendeur), ou je ne sais quoi qui me fera plaisir. Mais hors de question maintenant d’aller plonger dans des clubs où on se foutra de ma pomme (car c’est comme ça que j’interprète le comportement de l’autre courge là-bas même si à contrario on pourrait se demander quelles raisons elle aurait de me faire un cadeau ? Ben ça aurait été reconnaître qu’on fait partie de la même famille, rien de plus rien de moins) et où je me tape des binômes de m (en fait ils n’étaient pas si mal mes binômes, mais c’est vrai qu’après avoir plongé avec Phallinaël, Solal, Nicodéhël, Ténèbre, Krafft, difficile de trouver un binôme qui leur arrive à la sangle de palme, quoi…), alors même que pour l’instant je ne suis plus in the mood à plonger pour le plaisir. Je vais faire autre chose, travailler la biologie de la plongée, aller nager, aller marcher, peut-être je trouverai quand même un ou deux jours comme ça pour mettre mon diplôme en usage.
Donc voilà, je suis rentrée.
Et là renversement de situation, en arrivant, je vois qu’il y a un appel sur mon téléphone. Un gérant de centre qui voulait me faire faire une matinée d‘essai ce matin.
Du coup j’ai sacrifié ma journée de shopping et j’ai été faire, donc, mon essai. Qui je crois s’est bien passé. En tous cas moi j’étais super contente. Parce que la mer était merdique et que ça m’a rappelé des bons souvenirs, que je me suis retrouvée comme durant mon stage, avec des creux de un mètre et une élève débutante là-dedans (grosse différence, il ne faisait pas froid !). Alors, je vais être payée (si je suis payée, ce qu’ils ont promis de faire mais attendons le chèque pour pavoiser) des clopinettes mais c’était bien. Dans la foulée, je suis passée me présenter dans deux autres clubs, et dans l’un j’ai revu, d’une part un moniteur sympa avec qui j’avais déjà discuté à mon arrivée ici, d’autre part un autre gars très sympa que j’avais vu au centre de formation. On a bavardé un moment et ça m’a presque fait aussi plaisir que si j’avais retrouvé un copain. Preuve s’il en est besoin de mon niveau d’isolement depuis mon arrivée ici.