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15 novembre 2007 4 15 /11 /novembre /2007 00:05
Un pantalon souple, deux laines polaires, des gants de cycliste, un bonnet sur les oreilles et qui descend au maximum sur mon front et une écharpe et des basketts aux pieds : c'est pas trés glamour mais c'est bien pour marcher.
Cent mètres plus loin, une constatation : c'est chaud mais c'est pas étanche, ni au vent, ni à la froidure, ni à la neige qui s'est mise à tomber sur ma ville.
Tant pis je continue.
Je croise le canal, ses arbres qui il y a peu étaient encore magnifiques, chargés de pourpre et d'or, et qui aujourd'hui se déplument tristement, leurs feuilles venues noircir et mourir sur le bitume (où de plus elles risquent de faire glisser les grands mères et de provoquer une recrudescence de consultation pour les chirurgiens orthopédistes et les fabriquants de prothèse de hanche)
Je marche vite pour me réchauffer,  je dépasse les gens. Dans le centre ville, les décos de Noël sont déjà en place mais pas encore illuminées et la ville est en train de mettre en place les bicoques du marché de Noël. Il y a des vendeurs de marrons chauds et les boutiques de vêtements m'appellent sans aucune discrétion "viens nous admirer, Dragon d'eau, viens..."
Pas aujourd'hui, je trace .
Je tourne à droite devant la  gare,  trottoirs gris et mouillés, nuit qui tombe, quartiers pas toujours bien éclairés  et averses de neige qui ne va pas tenir. Je tourne à gauche, je voudrais retrouver... Oui, c'est bien là ! Une petite vitrine, celle d'une pâtisserie orientale, dans laquelle sont exposés de nombreux plateaux de pâtisseries variées ressemblant un peu à celles que j'ai mises en photos et qui viennent de ce site. [Dans lequel je n'ai, faut-il le préciser, aucun intérêt  !!).



Un grand nombre de plateaux de petits gâteaux joliment décorés, soigneusement rangés par type, en couronne... la présentation est trés jolie et ça donne envie. Je m'attarde quelques instants, me disant qu'il faudra que je vienne m'en acheter une fois et tiens, pourquoi pas la semaine prochaine où je vais avoir de la visite ?

Dans la boutique, une femme et deux enfants. Le plus petit est collé contre l'autre vitrine et regarde dehors, le plus grand est au comptoir avec sa maman, ils regardent quelque chose tous les deux, elle doit être en train de vérifier ses additions ou quelque chose comme ça. Il me voit subitement et se rapproche de moi avec un grand sourire. Je lui fais un grand sourire aussi et m'éloigne.
Je reviendrai, une fois où j'aurai des sous sur moi...
De retour à l'appartement bien chauffé, changer de vêtements, se faire un bon goûter...
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14 novembre 2007 3 14 /11 /novembre /2007 00:30
"Je m'en allai dans les bois parce que je voulais vivre sans hâte. Je voulais vivre intensément et sucer toute la moelle de la vie.

Mettre en déroute tout ce qui n'était pas la vie, pour ne pas découvrir, à l'heure de ma mort, que je n'avais pas vécu."

H.H. Thoreau : Walden ou la vie dans les bois (1854)
N. H. Kleinbaum "Le cercle des poètes disparus."
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13 novembre 2007 2 13 /11 /novembre /2007 00:33
Je parlais donc de l'année où j'ai fait de la pique.

Dans une autre exploitation, u
n éleveur de vaches limousines les tenait avec un licol constitué d'une chaine de métal. Un homme calme, d'âge mûr, qui semblait connaitre son affaire et manipuler ces bêtes avec douceur et fermeté. Elles étaient attachées dans l'étable, il leur fixait une par une son licol et quand il était prêt, je pouvais soulever la queue de l'animal pour prélever le sang [Oui, je ne l'ai pas dit mais, pour ceux qui ne savent pas,  chez les vaches les prises de sang se font habituellement à la veine caudale qui se trouve un face ventrale de la queue.
C'est marrant, sauf quand la vache commence par émettre une bouse sur vos bottes dont une partie éclabousse vos doigts ou bien lorsqu'elle vient juste de déféquer et que sa queue que vous prenez à pleine main pour la soulever en est copieusement enduite. Une fois aussi, j'ai dû faire une prise de sang à un petit veau né sans queue et j'ai été bien embêtée parce que je savais faire les prises de sang à la queue mais pas à la jugulaire !
]

Une fois, je suis rentrée crevée et démoralisée d'une petite exploitation.
Il n'y avait pas plus d'une cinquantaine de charolaises de tous âges dont un taureau et sur tout l'aprés midi j'avais évité  un grand nombre de coups de pieds et en avait
reçu encore plus. Les bêtes étaient d'une manière générale, d'un caractère "infect" : la plupart avaient tapé, parfois simplement quand je passais à côté d'elles ; par ailleurs, aucun moyen de contention ou de protection efficace n'avait été disponible. J'avais mes tubes de sang mais j'étais pleine de bleus et de douleurs, énervée et fatiguée.
Rentrée à la clinique, j'y ai retrouvé mes collègues, les deux vétos belges trés sympas et leur ai raconté mon affreuse aprés midi, les génisses infectes, le taureau qui avait décoché une véritable ruade que javais heureusement anticipée, faisant un bond en arrière mon tube de sang à peine rempli, ce qui fait que son sabot n'avait guère atteint que mon poignet, et encore en "bout de course", n'occasionnant pas de dégât, juste un "bleu" supplémentaire.
Et la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase : passant à côté d'un tout mignon petit veau d'à peine 50 kg, frisotté, tout blanc, à qui "on aurait donné le bon dieu sans confession", j'avais reçu un vilain coup de sabot tout sec  et nerveux que rien sauf le mauvais caractère du jeune animal n'expliquait.
Perdant un sang froid jusque là trés difficilement gardé, je lui avais renvoyé un grand coup de pied dans le ventre
[Ne croyez pas que j'en sois fière.... Mais si vous avez lu les lignes qui précèdent vous pouvez certainement comprendre...].
L'éleveuse, une dame charmante qui souffrait pour moi en silence depuis le début de l'aprés midi [ce dont je n'avais pas grand chose à faire, j'aurais préféré qu'elle fasse en sorte, soit d'empêcher ses bêtes de taper, soit de me protéger des chocs] m'avait regardé les yeux ronds et n'avait rien osé me dire que "Vous voulez de l'arnica pour soigner vos contusions ?", à quoi je lui avais trés sèchement répondu que je ne voulais rien que quitter son exploitation si elle pouvait m'assurer que j'avais bien prélevées et tuberculinées toutes les bêtes du troupeau.

Dermojet2.jpgInjecteur intradermique utilisé notamment pour les tuberculinations, image tirée de ce site.


En racontant tout cela à mes collègues j'avais les larmes aux yeux. Ils se sont regardés puis l'un des deux, Fiancé, m'a demandé très sérieusement "Le taureau, tu ne l'as pas tuberculiné, au moins ?"
— Moi, déjà inquiète "Ben, si..." [De mémoire car cela date, je devais tuberculiner toutes les bêtes d'un certain âge, tous sexes confondus.]
— Fiancé :  "Nan, t'as pas fait ça..." tandis que Marié éclatait de rire "Ben voilà pourquoi il t'a tapé..."
— Moi "Mais, heu, j'ai fait comme d'habitude, j'ai tuberculiné toutes les bêtes"
— Marié "Allez, tu nous fais marcher, là !"
— Moi "Ben, non, pourquoi ?"
— Marié ou Fiancé "Ben parce qu'il ne faut pas tuberculiner les mâles reproducteurs... Allez, dis-nous que c'est une blague !"
— Moi, devenant de plus en plus verte et tentant de contrôler un méchant début de panique "Ben pourquoi ?"
— Eux, faisant durer le suspens à coups de "Tu ne le sais pas ?
" "Attends, c'est pas possible que tu ne le saches pas, parce que c'est quand même super important, ça..." et encore "Ne nous dis pas que tu as tuberculiné tous les taureaux de tous les troupeaux que tu as fait depuis ton arrivée ?" [Or c'était bien exactement ce que j'avais fait, et ça représentait un certain nombre de taureaux et j'avais eu raison, malgrés ce que mes belges farceurs étaient en train de me faire croire.]
— Moi, de plus en plus paniquée "Mais si, si, je l'ai fait, mais pourquoi, qu'est-ce qui se passe, ne me dites pas qu'il ne fallait PAS les tuberculiner je ne savais pas qu'il ne fallait pas tuberculiner les mâles reproducteurs..."
Bref mes deux belges m'ont faite lanterner plusieurs minutes, m'amenant progressivement à croire que la tuberculination rendait les mâles stériles, ce qui, dans une région de troupeaux "à viande" où généralement toute la reproduction d'un cheptel est assurée par un seul mâle reproducteur, aurait été catastrophique. Quand ils m'ont enfin avoué qu'ils me faisaient marcher, nous avons bien ri et ça m'a bien remonté le moral.

Je me souviens aussi avoir effectué des prises de sang dans une étable le jour de Noël et m'être faite envoyer dans la mangeoire par un coup de pieds.  Les gens étaient un jeune couple, ils m'avaient invitée à boire un verre pour fêter Noël mais mes parents m'attendaient et je m'étais excusée.



Je me souviens enfin que cette image des prises de sang à la chaine, et ces grandes boites de tubes de sang que les secrétaires adressaient ensuite aux services vétérinaires départementaux me faisaient confusément repenser à Chercheur, que j'avais croisé trés brièvement quelques mois auparavant dans une autre clinique où je "faisais" la canine et lui la prophyllaxie, et qui par la suite est devenu trés brièvement aussi mon amant.

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12 novembre 2007 1 12 /11 /novembre /2007 00:05
Plus ou moins en boucle Matchbox twenty "How far we've come"


envoyé par dailymotion.com
 

 

Un peu la flemme de mettre les paroles en anglais parce que quand je met les paroles, j'aime bien aussi mettre une petite traduction et c'est un peu lourd à gérer.

C'est pas forcément trés joyeux comme thème  mais bon si on ne devait écouter que des trucs joyeux et pas prise de tête.... Et puis c'est quand même vraiment vif, plein de peps, sympa, quoi ! (admirez s'il vous plaît la richesse  et la pertinence d'argumentation de mes critiques musicales... Oserais-je ajouter que je trouve le chanteur trés intense et séduisant ? Hmmmm, pas sûre que ce dernier commentaire ajoute de la pertinence à la critique... :))

Matchbox twenty, je les ai ai "connus" il y a quelques temps déjà avec Unwell à la radio, chanson qui date à priori de 2003 et tout récemment celle-ci.




envoyé par dailymotion.com.
 

Dans ce clip un peu déjanté, j'aime beaucoup les apparitions réapparitions du Braque de Weimar (pour les non initiés le machin gris argent en forme de chien, vivant dans le film et dessiné plus ou moins robotisé dans la prtie "onirique".)
Sur dailymotion, on trouve aussi une version accoustique qui est sympa également :



elle permet de mieux apprécier la partition de guitare ainsi que la voix du chanteur. Dommage en revanche qu'il n'ait pas été "mieux" filmé et notamment dommage qu'il n'y ait pas d'images de face.
Enfin j'aime bien aussi.
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11 novembre 2007 7 11 /11 /novembre /2007 01:06
J'écrivais dans un article précédent : "Schématiquement je suis ce qu'on appelle un véto "canin" : je travaille en ville ou en milieu semi rural, plutôt sur des chiens et chats et petits animaux de compagnie tels que furets, lapins, cobayes, hamsters. J'ai déjà travaillé autrement, j'y reviendrai."
Et me voilà y revenant.
Donc, c'était il y a quelques années. J'avais laissé passer une année "sabatique" où j'avais travaillé sur ma thèse. Celle-ci rédigée, je réalisais les dernières corrections en attendant la soutenance


Création personnelle tout droit inspiré par l'original...


J'étais donc chez mes parents et je cherchais du travail. Et j'ai reçu un soir un coup de téléphone du Dr B. Une voix affirmée, un peu sèche, pas trés aimable, d'un vétérinaire qui, tombé brutalement malade, avait besoin d'un remplaçant.
Il s'agissait d'une clientèle en grande partie rurale tenue habituellement par lui et deux jeunes vétos belges (Fiancé et Marié) dont l'un faisait la rurale avec le Dr B et l'autre la canine. Le Dr B malade, les rôles se redistribuaeraient de la façon suivante, les deux belges en rurale, moi en canine et à la "pique", c'est à dire assurant la prophyllaxie, prises de sang et administrations d'antiparasitaires par injections.

Je ne savais pas faire les prises de sang aux vaches mais il me serait facile d'apprendre, je savais bosser en canine, un accord fut trouvé et je prenais la route le lendemain pour loin de chez moi...
J'ai donc passé quelques mois dans cette lointaine contrée. J'ai appris trés vite à délivrer les injections aux bovins, à effectuer les prises de sang.

J'ai cassé la voiture du Dr B parce que je regardais la carte en conduisant (malin n'est-ce pas !!!)  et suis une fois tombée en panne aussi. C'est Marié qui passant pas loin et m'entendant dire dans la radio que j'étais en panne est venu me chercher et a réparé je ne sais quoi dans le moteur avec un clamp de chirurgie — comme quoi il faut vraiment savoir tout faire pour être véto.

Je me souviens de cette exploitation où les vaches étaient toutes attachées au cornadis (jusque là rien que de classique)

DeLavalfeedfenceHL10.jpgPhoto tirée de cette page.
Sauf que l'éleveur m'avait installée dans la benne métallique du tracteur, qu'il déplaçait toutes les trois vaches. Moi, je sentais les grands coups de sabots que prenait la benne et me félicitais d'être dedans.

Je me souviens d'une autre exploitation où, dans la même idée de protection, l'éleveur m'accompagnait de vaches en vaches en maintenant entre chacune et moi une botte de paille qui, usée par les coups de sabots, dut être remplacée en cours de route.

Ou d'une troisième où, à contrario, toutes les vaches étaient super sympa. L'éleveur, un homme à peine plus âgé que moi, se plaçait à la tête de chaque vache, lui disant quelques mots et plaçant la main sur son chanfrein. Aucune, sur environ 200, n'a donné le moindre coup de sabot ou de queue.
À un moment j'ai vu se profiler devant moi un "c.l" de vache particulièrement imposant et le gars m'a dit, aucunement perturbé "celui-là c'est le taureau."
Ah bon.
Il n'a pas plus bougé que ses épouses.

J'étais admirative et demandant par la suite à Marié comment cela se faisait, il m'a expliqué que cet homme sélectionnait les bêtes en partie sur leur gentillesse, d'autre part les manipulait avec douceur, enfin les habituait dès leur jeune âge aux manipulations.
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10 novembre 2007 6 10 /11 /novembre /2007 18:13
Avis à tous : que ceux qui n'ont pas lu Harry Potter Tome 7 et qui n'aiment pas qu'on leur raconte la fin d'un bouquin s'arrêtent là ! Car même si je ne vais pas exactement raconter la fin, je vais de toutes façons en dire trop pour le confort psychologique des puristes du "On ne doit pas lire la fin d'un livre avant d'avoir lu tout le reste  !!!" [et gna gna gna et gna gna gna, je lis dans le sens que je veux  !!!].
Bref.
.......
......
.....
....
...
..
.

C'est bon, il reste du monde ?

Je ne pensais pas pouvoir le lire "tout de suite" parce que je pensais attendre sa sortie en poche... Mais quelqu'un me l'a prêté... Donc moi aussi je l'ai dévoré (en commençant par la fin et en lisant dans le désordre comme d'habitude) et j'ai adoré.
Il est beaucoup moins sombre que Harry Potter et l'Ordre du Phénix ou, dans une moindre mesure, Harry Potter et le Prince de Sang-mêlé.

51E6eQWsDtL.-SS500-.jpgComme probablement tout le  monde, j'avais des inquiétudes sur la fin. Ça fait quand même un moment que J. K. Rowling est attendue au tournant à ce sujet, un moment que tout le monde se doute (et d'ailleurs elle  l'a annoncé dans l'Ordre du Phénix) que le septième livre ne peut se terminer que par le décés soit du gentil Harry (Bou hou hou j'veux pas -- Pleure bêtement toutes les larmes de crocodile qu'elle peut et trépigne comme une gamine gâtée) soit du vilain-méchant-pas beau Lord Voldemort (Z'avez vu, même pas j'ai peur de prononcer son nom -- Comment ça je confonds légèrement le livre et la réalité ? OK mais légèrement seulement, alors....).
Donc, la fin était à moitié connue et le tout était de voir comment l'auteur réussirait à s'en sortir.


En ce qui me concerne, je décernerais un (C'est quoi déjà, zut,  je n'ai plus le bouquin) disons un "Optimal". En effet ça se termine bien (c'était quand même un peu "téléphoné", ça) mais non sans le décés de personnages certes secondaires mais auxquels le lecteur ou la lectrice au coeur tendre s'était attaché (Bou hou hou....)
Mais ce que j'ai vraiment apprécié c'est les quelques dernières pages. On y trouve un passage que j'ai trouvé trés touchant, auquel je ne m'attendais pas du tout... Et finalement je me dis que tout ça, c'était téléphoné mais que je n'avais tout de même rien vu venir !
J'ai dû rendre le bouquin mais dés qu'il sort en poche je l'achète pour le relire !!!

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10 novembre 2007 6 10 /11 /novembre /2007 00:04
J’avais promis de raconter l’anecdote de la plante qui m'avait été offerte et je m’en vais m’exécuter immédiatement.
Il convient tout d’abord de dire que nous recevons parfois des présents de la clientèle ou parfois des parents de stagiaires. Et ça fait toujours énormément plaisir, d’autant que c’est rare. Alors parmi les cadeaux que  j’ai reçus dans ma « carrière » :
Le dernier en date, celui qui m’a fait honte.
Un jeudi en rempla chez Couplevéto. Couplevéto ont une dizaine d’années de plus que moi, ils sont un soupçon bizarres, tous les deux parfois un peu brusques dans leurs façons d’être mais je reste persuadée qu’ils sont hyper gentils. Ils ont un vétérinaire assistant, une assistante vétérinaire ou ASV [Pour ceux qui ne connaissent pas, le vétérinaire assistant est un docteur vétérinaire, le titre d’ »assistant » est lié au fait qu’il est un employé. L’assistante vétérinaire est en fait une infirmière (elle tient les animaux et aide aux soins), secrétaire (gère les rendez-vous et l'administratif, répond au téléphone) dont le rôle confine parfois à celui de  femme (ou homme) à tout faire (ménage et autres...)] donc ils pourraient éventuellement partir quelques jours sans chercher un remplaçant mais ils préfèrent que je vienne en renfort pendant leurs vacances.
Collèguevétodujour est sorti en rurale et je suis seule à la clinique avec Grandestressée, l’ASV. Il est 18 heures environ, elle me passe l’appel téléphonique de Voisine, une dame d’âge mûre qui me dit qu’elle appelle pour le chien Vieuxtoutou de sa voisine (d’où le pseudo). Je regarde la fiche du chien, un effectivement vieux toutou cardiaque et à l’énoncé des symptômes (il tousse, il respire laborieusement) j'explique à Voisine que je n’ai pas encore inventé la médecine par téléphone et que si l’état du chien inquiète sa maitresse il faut l’amener. Elle me dit OK, qu’elles peuvent venir mais elles en ont pour minimum trois quart d’heures. Pas de souci, je suis à la clinique ; simplement si elles doivent arriver aprés 19 heures, elles devront sonner. En effet je suis de garde ce soir et comme j’habite à 30 km j’ai pris mon duvet, de quoi me faire à manger et je vais dormir dans le studio en haut de la clinique.
Je termine ma journée. Je me mets sur le net. Collèguevétodujour rentre et on bavarde un moment tandis qu’il range ses affaires de rurale. 21 heures, je monte au studio, me fais à manger, me couche un peu plus tard sans avoir eu de nouvelles de mon patient...

Le lendemain, Grandestressée me passe un autre appel téléphonique, d’une dame qui se présente comme Dameagée et me parle de son vieux toutou cardiaque qui ne va pas bien. Je l’arrête rapidement :

— « Un petit instant madame, ce n’est pas au sujet de votre  chien Vieuxtoutou que madame Voisine m’a appellée hier ? » La dame me dit que si, et j’enchaine « Ah, mais madame, je vous attendais en consultation, moi… Je vous ai attendu jusqu’à 21 heures et vous n’avez même pas appelé pour dire que vous ne viendriez pas… » Et là, délibérément, je fais comme si j’étais restée à la clinique uniquement pour elle alors que j’y serais restée de toutes façons… Mais à ce moment là, je  pense que Dameagée  m’a posé un lapin et je veux lui faire sentir que ce n’est pas correct. La dame commence par protester, mais non, elle n'avait pas dit qu'elle venait en consultation ! Je lui réponds que c'est pourtant bien ce que sa voisine m'a assuré. Et là, la dame se confond en excuses, m'explique que sa voisine m'a appellée sans lui passer l’appareil et ne lui a rien dit de cette histoire de venir en consultation.

P1020214-2.JPG

Au bout de quelque minutes, je suis un peu perplexe parce que je doute un peu que l’histoire ait réellement pu se passer tel qu’elle me le décrit mais elle accumule tellement de contrition que je suis obligée de lui dire de ne pas se faire de soucis, qu’effectivement si la dame ne lui a rien dit, ce n’est pas de sa faute à elle, Dameagée, que de toutes façons ce n’est pas si grave. En fait, elle ne souhaite toujours pas venir en consultation et donc elle me donne juste des nouvelles de son Vieuxtoutou et je raccroche toujours aussi perplexe…

Une heure aprés, la porte sonne alors que je suis à l’arrière de la clinique. Grandestressée arrive, disparaissant à moitié derrière une belle corbeille en fibres tressées contenant un lierre, une magnifique orchidée et une plante à larges et longues feuilles vernissées. Dessus il est épinglé un petit billet où il est marqué « Pour la remplaçante du Dr Couplevéto, de la part de madame Dameagée. »
Et là, oui, j’ai eu honte… Parce que cette dame, je pensais réellement au départ qu’elle travestissait la vérité et je voulais juste lui faire prendre conscience que ce n’était pas si anodin pour la personne en face. Mais je ne voulais certainement pas la culpabiliser de telle façon qu’elle se sente obligée de m’offrir une si belle composition florale. En tous cas ça m’a fait plaisir et pour la remercier, je l’ai rappellée et je lui ai aussi envoyé un petit mot.

(NB : article légèrement édité pour modifier certaines fautes d'orthographe et expressions)
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9 novembre 2007 5 09 /11 /novembre /2007 01:14
Gros gros manque de sommeil ces derniers jours (et bien sûr à 1 H du matin  je ne suis pas au  lit, c'est trés logique évidemment...)
Aujourd'hui j'ai été à peu prés efficace, il faut que je continue demain...
Actuellement c'est "recherche de meubles". Parce que je n'avais pas grand chose dans mon précédent appart et  que tous mes meubles de cuisine étaient de la **** [autocensure] donc je les ai vendus (même pas une bouchée de pain, un peu dégoûtée sur ce coup mais bon je voulais m'en débarrasser aussi...) quand j'ai déménagé. Et là j'en cherche d'autres et je veux des trucs biens. C'est super  sympa, de chercher, "ça ça me plaît", "ça c'est moche", "ça c'est magnifique mais je reviendrai quand j'aurai  gagné au loto..."
Ce soir réunion avec des copains, pour tout à fait autre chose. J'arrive en retard, Brossdur est debout, il est en train de parler, sa voix nette et précise est tendue comme je l'ai déjà entendue parfois, pas souvent. Je vais m'asseoir silencieusement et réalise trés vite qu'il est en train de parler d'un accident qu'il a eu, et je n'étais pas "au courant", de la façon dont les copains l'ont secouru et du fait que peut-être son étoile était au dessus de lui parce que cet accident l'a empêché d'aller le lendemain avec d'autres copains, sur une zone d'où l'un n'est pas revenu et l'autre, Seafree,  grièvement blessé.
J'ai froid en écoutant Brossdur. Il est toujours en traitement, il a des petites séquelles, ne sait pas s'il va récupérer mais dit s'en moquer, qu'il est en vie. Il dit que Seafree est venu le voir à l'hopital, lui a dit "tu vas t'en sortir" et quelques heures aprés c'est lui qui se retrouvait grièvement blessé.  Parmi nous ce soir, Ch, Cl, Vn, Lm qui lui ont porté secours et puis Na, l'épouse de Ch qui tient la main de  Sérène, la compagne de Brossdur.
Aprés la réunion, nous allons boire un verre et malgrès nos efforts ne parvenons qu'à parler de cela.

Qu'est-ce qui fait que l'on rencontre son destin ou pas, à un croisement de chemin ou à un autre ? 
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4 novembre 2007 7 04 /11 /novembre /2007 00:04
Moi je savais quelle était ma place et j'y étais déjà.
L'avion a décollé et j'ai regardé l'altimètre grimper en essayant de calmer mes angoisses latentes.
À 2200 m nous avons laché un premier sauteur.
À 4000, tous les autres sont partis. Au signal de R...., je me suis accroupie à la porte, face au froid et au vent. À son signal j'ai sauté. Et là, magie, j'ai trouvé mes appuis, je me suis sentie bien. Et du coup j'ai bossé. Sans réaliser que R.... ne passait pas devant moi. J'ai tourné à droite et à gauche, j'ai contrôlé mon alti. À 2000 mètres je suis devenue plus vigilente, à 1500 j'ai tiré la poignée et vu R.... disparaître en dessous de moi.
J'ai fait mon circuit sous voile en voyant du dessus le VSAV des pompiers et avec l'idée que ce serait con qu'il faille en appeller un autre pour moi.
Je les ai vu partir lentement, j'ai atterri face au vent, comme d'habitude j'ai arrondi trop tôt et me suis laissé couler en souplesse. Je me suis relevée toute contente : pas besoin de VSAV pour moi !!!!

Devant R..., aprés, j'avais envie de rire et en même temps de rougir. Parce que je suis d'un côté, contente et fière d'avoir fait un beau saut tel que celui-ci. De l'autre, ben, un élève qui ne respecte pas les consignes, comme il me l'a longuement expliqué, c'est pas bien et ça l'oblige lui à se poser des questions et à se préoccuper de ma sécurité. Je comprends trés bien que ce ne soit pas glop du tout pour lui. Il a a été très gentil, trés pédagogue, et ça me change de certains de mes instructeurs de plongée qui parfois étaient fort durs en sortant de l'eau (souvenir d'avoir retenu mes larmes au retour de certaines plongées et parfois pas retenu les dites larmes).
Mais ça donne un peu honte. D'autant que L (voir ici qui est L) assistait au debriefing et que plus tard R... en a reparlé devant Franck. Et d'un autre côté je me dis que je me suis prise en charge, que j'ai géré ma chûte et fait des exercices et c'est pas mal. Bref, je suis partagée entre un peu de "honte" et la fierté. Et j'ai hâte de recommencer même si je sais que j'aurai à nouveau la frousse dans l'avion.
Et puis ce matin, météo bloquée. J'en discute avec R.... qui me dit gentiment qu'il pense que c'est foutu pour aujourd'hui et me conseille, la saison étant quasi terminée et le froid là, de reprendre l'an prochain. Il me confirme ce que je pensais, que je ne terminerai pas ma PAC dans les six sauts prévus. Donc, effectivement, on tombe d'accord qu'il sera préférable de reprendre en Avril-Mai, quand la météo sera bonne et que je pourrai prévoir plusieurs sauts d'affilée, dans de meilleures conditions car tout de même il fait froid en haut...




Avant de partir, je regarde N plier son parachute de base-jump.

BluesMontaud-0006.jpg
Photo site de la Fédération française de parachutisme.

Il m'a montré la veille, à moi et quelques autres présents, une vidéo où on les voyait, lui et quelques autres, sauter de je ne sais quel pont. Il a attiré notre attention sur le fait qu'il avait son hand-deploy (petit sachet en voile attaché à la poignée de déclenchement du parachute et dont le déploiement assure l'ouverture de la voile) à la main en sautant afin que l'ouverture soit plus rapide.

Je le regarde plier. Sur une question de ma part, il m'explique qu'il plie son "piège" comme un parachute de secours. [NB les parachutes "classiques" comportent toujours une voile principale et une voile de secours. la voile principale est celle classiquement utilisée. En cas de problème, elle est larguée et la voile de secours est ouverte. On considère donc que la voile de secours est LA voile salvatrice. Donc elle doit être pliée de façon à se déployer trés vite car si on tarde à effectuer la PDS, procédure de secours, on peut être assez bas quand on l'effectue et également de façon à ce qu'il n'y ait AUCUN risque de mauvais déploiement. Elle n'est pliée que par des gens ayant reçu une formation spéciale et selon une technique spéciale également.]
Toujours le regardant faire (au milieu du hangar désert et glacial en ce jour où on sent pointer l'hiver), je l'interroge sur l'usage de la dénomination "piège" pour un parachute : est-elle utilisée pour tous les parachutes ou seulement pour ceux de base-jump ?
Il rit et me répond qu'elle est utilisée pour tous les parachutes parce qu'une fois que l'on a testé le saut en parachute, on est piégé, on ne peut pas revenir en arrière.
Sur cette phrase qui est dans mon cas parfaitement avérée, suite au prochain numéro...
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2 novembre 2007 5 02 /11 /novembre /2007 00:04
En fait, je me fais un peu de souci pour ma nièce et filleule, mademoiselle petite fleur.
Elle a 9 ans. Toute petite, elle était blonde, fine, avec de merveilleux yeux bleus, trés rieuse et culottée. Mes parents racontent de temps en temps l'avoir vu
un jour de leurs yeux horrifiés faire une glissade tête en bas le long de l'accoudoir d'un fauteuil et se relever rieuse en déclarant d'une petite voix flûtée : "Z'avez vu ? Rigolo, hein ?"
Elle grandit. Maman (la mienne) la décrit comme d'une grande, trop grande gentillesse, elle a le coeur sous la main et si je comprends bien, elle se ferait un peu manger (notamment par sa petite soeur, mademoiselle Leeloo).



Moi, ce que je constate lors de mes visites, c'est que ma petite fleur est devenue timide, qu'elle manque de confiance en elle. Elle est grassouillette (euphémisme pour dire que  le pédiatre a ordonné qu'elle perde du poids par rapport à sa taille actuelle) et affreusement gourmande.
Je la regarde et je me demande si je projette sur elle. Je me souviens très bien qu'entrée au collège, en 6ème,  j'entendais des petits condisciples m'appeller "la grosse" dans la cour. J'en ai gardé ad vitam aeternam le sentiment que j'étaisà l'époque  grassouillette et donc vilaine.

S'ajoute là dessus le fait que maman (la mienne toujours) a, objectivement, dirais-je même si il m'est difficile d'affirmer l'être, un problème avec l'embompoint. Qu'est-ce qui me permet d'affirmer ça ? Les faits suivants : un ) maman a toujours cherché à sinon perdre du moins éviter de prendre du poids. (Bon, c'est faible comme argument, nous en sommes toutes là !)
Deux, Frangine (ma soeur, la maman de Mademoiselle petite fleur), présente de gros, gros problèmes de poids et le comportement de maman à ce sujet est malheureusement trés évocateur. Je ne demande jamais à Frangine quel est son poids exact mais il suffit de la regarder pour la déclarer "obèse". Sans jugement de valeur. Son poids a une grande importance du point de vue de sa santé, mais à part ça ? Si elle est (si elle était...) heureuse malgrés ses kilos en trop, quelle importance ont ceux-ci ? On n'apprécie pas, on n'aime pas quelqu'un parce qu'il pèse 60 ou 90 kg, parce qu'il est blond ou brun, grand ou petit, mais parce qu'il est ce qu'il est.... Alors entendre maman se désoler sur le poids de sa fille ainée me désole moi-même parce qu'elle m'en parle à moi, qu'elle ne peut s'empêcher de faire sentir à Frangine qu'elle n'accepte pas son poids et comment Frangine pourrait s'apprécier et s'aimer elle-même si son entourage, sa propre mère, lui renvoient une image négative d'elle même ?

Et quand je suis à la maison, je me désole souvent des petits trucs que j'entends, qui pour quelqu'un d'hyper sensible aux nuances comme je le suis, renvoient des images négatives.... Que ce soit de Frangine ou de Mademoiselle petite fleur. Je me demande si c'était comme ça pour moi aussi quand j'étais petite. Je me dis qu'un enfant devrait pouvoir compter sur l'amour inconditionnel de ses parents, devrait pouvoir voir dans leurs yeux qu'il sera toujours dans leur coeur, qu'il soit beau, qu'il soit laid, qu'il soit gros ou mince, qu'il réussisse socio-professionnellemnt ou un peu moins.
Mais j'ai pas le sentiment que ça ait été comme ça pour moi (j'ai le sentiment depuis longtemps que j'ai sub-consciemment orienté ma vie en fonction de ce que je savais devoir faire la fierté de mes parents alors que mes aspirations actuelles qui existaient déjà sous la surface de mon adolescence m'auraient porté complètement ailleurs....) et j'ai un peu peur que ça ne soit pas comme ça pour mademoiselle petite fleur.
L'autre jour, maman m'a dit qu'elle avait de gros problèmes à l'école et donc avec ses parents. Qu'elle travaillait bien en français mais mal en maths et qu'elle ramenait toujours des punissions. Que Frangine s'était dernièrement fachée tout rouge et l'avait privé de son stage de "la passion actuelle de mademoiselle petite fleur et Mademoiselle Leeloo".
Nous en avons discuté un long moment. Maman m'a dit en être malade. Elle me dit que la petite est terriblement tête en l'air, toujours le nez sorti de ses cahiers au lieu de s'appliquer au travail. Qu'actuellement un point de non retour était atteint, qu'elle s'en foutait d'avoir des punitions.
Nous avons discuté du fait que punir sans cesse n'était pas une solution mais quelle solution préconiser ? Il est si facile de parler quand on n'est pas en situation...
Je n'ai pas osé demander si la petite était accompagnée ? Parce que, tout de même, ce qui se passe en classe est une chose, c'est le travail de la maitresse... Mais Mademoiselle petite fleur a certainement des devoirs à la maison et dans ce cas les parents (Frangine et Beau-frère pour ne pas les citer...) devraient s'en occuper... S'ils ne suivent pas le truc, ce n'est pas étonnant que les devoirs ne soient pas correctement faits.
Mais bon. maman m'en a parlé parce qu'elle en avait besoin. Moi, j'ai le sentiment que ce serait me mêler de ce qui ne me regarde pas que de poser des tas de questions à ma soeur (je lui ai demandé l'autre jour si les petites allaient bien, elle ne m'a parlé de rien, ce qui signifie, soit que le prblème est moins important que ce que dit maman, soit qu'elle ne souhaite pas m'en parler...). Il faudrait que je trouve le moyen de lui en reparler sans verser dans l'inquisition ni patauger avec de gros sabots là où on n'a pas besoin de mon intervention.


Ce qui me cause surtout souci, c'est ma Mademoiselle petite fleur.

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J'ai quelquechose à dire à son sujet. Je m'entends mal avec Frangine. Je l'aime mais que nous
sommes souvent trop différentes pour nous entendre et combien de fois en discutant avec elle, je la traite de c-n-sse en mon for intérieur parce que je ne suis pas d'accord avec elle et que ce qu'elle me dit me blesse.
Mais il y a parmi quelques autres une chose dont je lui suis reconnaissante : c'est de m'avoir fait la marraine de Mademoiselle petite fleur. Moi qui n'ai pas d'enfants et n'en aurai sans doutes pas, j'ai tout de même, indirectement, la responsabilité d'une. J'ai une héritière, que ce soit matériellement ou dans l'esprit. J'ai une petite à aimer, à choyer, qui a avec moi un lien
social particulier..
Je m'inquiète pour elle parce que je me demande si elle est heureuse. C'est bien sûr présomptueux de ma part : ce n'est pas à moi
en priorité de me soucier de ces choses là. Il n'empêche que je me pose la question et que je me dis confusément que je devrais m'occuper plus d'elle.
Mais (c'est idiot....) je ne sais pas comment. Lorsque je lui téléphone, je ne sais pas trop de quoi lui parler. Je lui pose des questions sur ce qu'elle a fait dans la journée et elle ne sait pas trop quoi me raconter.
Je voudrais lui écrire mais je ne sais pas de quoi lui parler.
OK, de toutes façons, y'a pas de secret, y'a pas de recette toute prête pour tisser des liens avec une petite princesse, c'est à moi de me creuser la tête pour y parvenir.
Si cependant certains parmi vous ont de bonnes idées...

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Dragond'eau En Quelques Plumes

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